Trajectoires

29 décembre 2013

Attardons-nous, cette fois-ci, sur Trajectoires, co-signée par Roger Seiter (scénario) et Johannes Roussel (dessin). Cette bande dessinée est au catalogue de la collection "Plein Gaz" des éditions Glénat.
Petite particularité concernant cette BD : elle a été réalisée d' après une idée originale de Chris Boyer. Chris Boyer, qui, comme beaucoup le savent, n'est autre que « Mr PSK » (Proto Slot Kit). Depuis maintenant 10 ans, il propose, à travers sa marque, des kits résine inédits et de qualité, au 1/32^ème comme au 1/24^ème (et même depuis peu des châssis).

Plus d’info ici : http://www.proto-slot-kit.com/

Mais revenons à la BD.
Les premières pages du tome 1 (« Deux tours d’horloge ») nous plongent au coeur de la fameuse édition des 24 heures du Mans 1955, célèbre pour le tragique accident qui coûta la vie au pilote français Pierre Levegh, ainsi qu'à 84 spectateurs.

Pour mémoire, cette année 1955 voit s'affronter en piste deux écuries de pointe: Jaguar avec trois Type-D (numéros 6, 7 et 8) et Mercedes-Benz avec trois 300 SL (numéros 19, 20 et 21).

Le drame se déroule en début de course (plus exactement à la 147^ème minute), le samedi 11 juin 1955. Depuis quelques tours, Mike Hawthorn (sur la Jaguar n°6) et Juan Manuel Fangio (sur la Mercedes n°19) se livrent une lutte sans merci pour la première place. Hawthorn arrive à garder l’avantage sur Fangio. Ils sont si rapides qu’ils sont sur le point de prendre un tour à la Mercedes n°20 pilotée par Pierre Levegh. Hawthorn sait qu’il doit s’arrêter à son stand pour ravitailler à la fin de son tour. Mais il ne lève cependant pas le pied. Il dépasse Levegh, et, à l’amorce de la ligne droite des stands, déborde par la gauche une Austin-Healey (n°26, pilotée par Lance Macklin) beaucoup moins rapide, puis se rabat brusquement à droite, en direction de son box. Le problème est que dans sa manœuvre hasardeuse, il coupe la route à la petite Austin-Healey, dont le freinage, assurer par des tambours, est beaucoup moins performant que celui de la Jaguar… Pour éviter cette dernière, Macklin « saute » sur ses freins, et est obligé de faire un écart à gauche, à l’instant même où Levegh s’apprêtait à la dépasser... Ce dernier ne peut éviter le choc d’une effroyable violence. La Mercedes s’envole littéralement et vient s’écraser à gauche, sur le petit talus séparant la piste des spectateurs. Sous l’effet du choc, elle explose, projetant de nombreux débris dans la foule… Levegh est tué sur le coup, et de nombreux spectateurs sont sévèrement et mortellement touchés. Macklin, quand à lui, s’en sort miraculeusement indemne. Son Austin s’immobilise après avoir écrasé trois personnes devant les stands… Fangio, qui se trouvait environs 200m derrière Levegh, parvient à se frayer un chemin au milieu du chaos, n'abîmant que très légèrement sa carrosserie.

C'est donc ce terrible accident qui constitue le point de départ de ce premier tome (« Deux tours d’horloge ») de Trajectoires. Pour Vincent Rossi, le personnage principal de la BD, cette édition des 24 heures du Mans 1955 restera à tout jamais gravée dans sa mémoire… En effet, pour la première fois, son père lui avait fait la joie de l'emmener assister à la plus grande course du monde. Seulement, son père n’aura pas la chance de voir les éditions suivantes…

Le scénario fait ensuite un bon dans le temps : on retrouve Vincent, sept ans après le drame, toujours autant passionné par l’automobile, par la vitesse et par la course automobile...

Il est mécano dans l’ancien garage de son père, et il partage son temps libre entre la restauration d’une Bugatti 35 et les sorties avec sa bande de « blousons noirs ».

Le destin le mettra sur la route du Comte Deperray, riche industriel en aéronautique et grand collectionneur de voitures anciennes. Ce dernier s’apprête à lancer sa propre écurie de course automobile…

Dans le tome 2 (« 24 heures de trop »), on retrouve Vincent dans une position bien inconfortable... D’un côté, son "coup de volant", ses facultés de metteur au point, et surtout, sa rencontre avec Antoine Deperray, lui ouvrent les portes d'une carrière de pilote très prometteuse. De l’autre, son avenir se complique lorsqu'il commence à passer plus de temps avec Carole, la compagne du Comte Deperray...
Nous sommes alors au printemps 1962, et c'est avec la dernière évolution du prototype Deperray que l'écurie du riche homme d'affaires s’apprête à disputer les 24h du Mans...